Fosse septique et fosse toutes eaux : quelles différences ?

Pour les habitations non reliées au réseau public d’assainissement, l’installation d’un système de traitement des eaux usées est obligatoire. Ce dispositif permet de préserver l’environnement et de respecter les normes en vigueur. Parmi les solutions disponibles, on distingue principalement la fosse septique et la fosse toutes eaux. Mais en quoi diffèrent-elles ?

Qu’est-ce qu’une fosse septique ?

La fosse septique est un dispositif d’assainissement autonome destiné à collecter et prétraiter uniquement les eaux usées provenant des toilettes, appelées « eaux vannes ». Enterrée, elle se compose de deux compartiments distincts.

Fonctionnement de la fosse septique - Lorsque la chasse d’eau est actionnée, les eaux usées sont acheminées par des canalisations jusqu’à la fosse. À l’entrée, un filtre retient les déchets les plus volumineux.

Dans le premier compartiment, les matières solides les plus fines se déposent au fond, formant une couche de boue. Cette boue est ensuite dégradée par des bactéries anaérobies (qui agissent sans oxygène), produisant des gaz évacués par un système de ventilation. Les graisses, quant à elles, remontent à la surface et forment une couche de flottants.

Le second compartiment reçoit les eaux partiellement clarifiées après la décantation. Ces eaux prétraitées sont ensuite dispersées dans le sol.

Cependant, depuis 2009, l’installation de fosses septiques n’est plus autorisée par le Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC). En effet, ce système ne traite que les eaux sanitaires, alors que les normes actuelles exigent le traitement de l’ensemble des eaux domestiques. C’est pourquoi la fosse toutes eaux est désormais privilégiée.

Qu’est-ce qu’une fosse toutes eaux ?

La fosse toutes eaux est un système d’assainissement individuel conçu pour collecter et prétraiter l’ensemble des eaux usées d’une habitation, y compris :
- Les eaux vannes (provenant des toilettes) ;
- Les eaux ménagères (cuisine, salle de bains, lave-linge, etc.) ;
- Les eaux pluviales (issues des gouttières et des surfaces imperméables).

Contrairement à la fosse septique, elle ne nécessite aucune séparation préalable des eaux.

Fonctionnement de la fosse toutes eaux :
Cet équipement monobloc, généralement en béton ou en plastique, fonctionne de la manière suivante :
- Toutes les eaux usées sont dirigées vers la fosse par une entrée unique.
- Une grille située à l’entrée retient les impuretés non dégradables.
- Les matières solides se déposent au fond de la cuve, formant une boue qui est décomposée par des bactéries anaérobies.
- Les graisses remontent à la surface, tandis que les gaz produits sont évacués par un système de ventilation.
- À la sortie, un filtre empêche les particules de s’échapper, et les eaux prétraitées sont dirigées vers un dispositif de traitement final.

Entretien des fosses : ce qu’il faut savoir !

Contrairement à la fosse septique, qui assure une décantation des matières solides, la fosse toutes eaux ne réalise aucun prétraitement des eaux. Un entretien régulier est donc essentiel. Il est recommandé de faire appel à un professionnel agréé pour une vidange tous les trois à quatre ans.

Un défaut d’entretien peut avoir des conséquences graves :
Risques environnementaux : des fuites ou débordements peuvent contaminer les nappes phréatiques ou les puits voisins avec des bactéries, virus ou autres polluants.
Risques sanitaires : les eaux usées non traitées peuvent transmettre des infections cutanées, des allergies ou des maladies comme le choléra ou l’hépatite A.
Nuisances olfactives : une fosse mal entretenue dégage des odeurs désagréables, affectant le confort des occupants et du voisinage.